Maine Ateliers est une entreprise mayennaise à but social, qui emploie durablement 80 % de salariés en situation de handicap dans des conditions de travail adaptées aux particularités de chacun.
Pour trouver l’origine de Maine Ateliers, il faut remonter à 1986. « C’est parti du constat d’un manque, nous explique Cindy Cosnard, commercial chez Maine Ateliers. Gérard Chevalier, à l’époque directeur de l’ESAT (Établissement et service d’aide par le travail), souhaitait créer une structure intermédiaire pour combler le vide entre ESAT et milieu ordinaire. Une structure destinée aux gens qui avaient les capacités d’être entre les deux. » Une initiative en avance sur son temps, puisque la structure originaire de Gorron s’est positionnée comme le premier atelier protégé du département.
Aujourd’hui, c’est sous le statut d’Entreprise Adaptée que Maine Ateliers emploie 140 salariés, dont 80 % sont en situation de handicap (avec une déficience mentale ou atteints d’une maladie psychique) et, à l’origine, éloignés de l’emploi. Ici, l’humain est au centre des préoccupations. Et les ressources de l’entreprise d’insertion proviennent à plus de 80 % de ses clients. Si, au départ, les activités de Maine Ateliers se concentraient principalement autour de la confection d’articles de sport et de vêtements pour enfants, l’entreprise compte dorénavant sept activités variées. Parmi ces dernières : la création et entretien d’espaces verts, le câblage électrique, la logistique, le nettoyage, la valorisation de déchets, la restauration bio-local et l’exploitation d’une ferme maraîchère bio. « Nous répondons à un besoin réel du marché. Cela part soit d’un besoin identifié soit d’une information remonté par un client. » Et ils sont nombreux. L’entreprise piloté par l’AMTA (Association Mayennaise de Travail Adapté) compte actuellement 130 collaborateurs répartis sur ses quatre sites mayennais : les deux de Gorron, celui de Laval et celui de Mayenne.
« Le processus de recrutement est le même que pour un salarié lambda. Notre management s’adapte aux particularités des personnes que nous accueillons. Nous pratiquons un aménagement au niveau du nombre d’heure en fonction du handicap de chacun », nous précise Cindy Cosnard. Et le turnover ne fait pas partie du vocabulaire de Maine Ateliers. « Des gens sont là depuis le début. Nous favorisons les possibilités d’évolution au sein de chaque domaine. Et le climat de travail est bienveillant. Nous sommes à l’écoute au quotidien. » Avec une moyenne d’âge située autour de 40 ans, Maine Ateliers concilie avec intelligence logique économique et mission sociale. Dernier projet en date, la création d’une marque textile propre à la structure mayennaise. Polos et tee-shirts sont confectionnés à partir de matières durables. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le mélange est surprenant ! Pulpe d’eucalyptus et bouteilles plastiques recyclés servent à façonner la mode made in Maine Ateliers. Longue vie à elle.
Ismaël Martin