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Alimentation de qualité à prix réduit, circuits courts, produits de saison, gouvernance participative… Pour son lancement, Scopéli, premier supermarché coopératif à s’installer dans la Région, mobilise déjà plus de 2 000 adhérents.

Situé à l’entrée de la zone commerciale de Rezé, à deux pas de l’arrêt Sorin de la ligne de bus 36, Scopéli nous fait face en cette matinée d’automne. Au sommet de l’imposant édifice en tôle, on peut encore lire Fit’ Training sur l’enseigne. « On a le bâtiment depuis le mois de mai. C’est une ancienne salle de sport qui a fait faillite », nous explique Frédéric Ratouit, co-initiateur du projet et une dizaine de coopératives à son actif. 1200 m² de surface et 4 000 de parking. Pas du luxe pour pouvoir accueillir les 900 coopérateurs déjà recensés (sur les 2600 foyers membres de l’association) par le premier supermarché participatif de la Région des Pays de la Loire. Un chiffre qui en dit long sur l’engouement général déclenché par le lancement de l’initiative nantaise.

On débute notre visite par l’ancienne piscine ! Pour l’heure réaménagé en lieu de stockage, le bassin aspire à devenir une salle associative polyvalente dans laquelle débats, ateliers et formations de sensibilisation brasseront coopérateurs et curieux du monde extérieur. « Un lieu ouvert sur l’extérieur », nous confie Frédéric Ratouit. On prend ensuite la direction des vestiaires. C’est ici que l’on s’installe pour échanger sur le projet, au milieu de l’épicerie sèche. Autour de nous : des inscriptions en guise de consignes ont fleuri sur les murs. Sur les étagères, le vrac domine. Conditionnés par les coopérateurs eux-mêmes : des sachets de noix, de thé, de lentilles, de pâtes… Il y a même des pépites de chocolat ! Et l’on nous précise que les étales s’agrandissent chaque semaine. « 90 % de nos produits sont bio. Le reste est local. Nous travaillons avec différents distributeurs et notre groupe d’achat va directement à la rencontre des producteurs. Il y a tout un travail de démarchage, de recherche, de rencontre. On a même trouvé de quoi remplir un rayon hygiène ! »

Dans ce lieu où « chacun est bénévole et consacre trois heures par mois au fonctionnement de la coopérative, on n’est pas dans l’idée de la productivité. On a décidé de faire plus avec plus. Plus de temps, plus de prix modérés, plus de liens sociaux. On s’est extrait du modèle de consommation classique », nous raconte celui qui a également cofondé L’Ouvre-Boîtes 44. Pour devenir coopérateur et ainsi pouvoir prétendre à l’achat au sein du magasin, il faut souscrire à des parts sociales de la coopérative : 10, 20, 50 euros en fonction de la situation sociale de chacun. Le coopérateur est ensuite invité à participer au fonctionnement du supermarché à raison de vacations de trois heures toutes les quatre semaines. « Et sur place, le but est de rendre les gens autonomes. » Chaque coopérateur possède également un droit de vote indispensable à la prise de décisions importantes concernant les questions régulièrement posées à la communauté.

Si, à l’heure actuelle, la vente de produits s’effectue essentiellement sur internet avec un retrait un magasin, l’ouverture officielle du supermarché est programmée pour le dernier quadrimestre de l’année 2018. Avec un objectif de 2500 coopérateurs le jour J. On finit notre petit tour. On croise la cave, qui a trouvé refuge dans les anciennes douches. Puis, on passe par les bureaux. Une carte des producteurs est accrochée au mur. Une boîte à idées est mise en évidence. Des sapins s’accumulent dans un coin. « On a réussi à en trouver des bio ! », s’exclame un membre de Scopéli. Deux coopérateurs attendent à l’entrée, un café à la main, qu’on leur donne leurs missions. Dehors, on nous indique l’emplacement du container réfrigéré où la viande est stockée. Comme quoi, il y a vraiment tout ce qu’on peut trouver dans un supermarché traditionnel. Et cela ne fait que commencer.

Ismaël Martin

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