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Les paludiers de Guérande multiplient les échanges de savoir-faire avec les producteurs et productrices de sel dans le monde depuis 30 ans et sont récompensés pour un de leurs projets auprès des femmes de la région d’Oio en Guinée Bissau. L’association Univers-Sel sera à la COP 25 de Madrid du 7 au 14 décembre pour recevoir le prix et présenter sa démarche.

L’association Univers-Sel gagne le prix Solutions Genre et Climat décerné par le réseau WECF (Women engage for a common future), pour son initiative dans la région Oio en Guinée Bissau. Ce projet oeuvre depuis septembre 2016 à diffuser une technique de production de sel moins émettrice de gaz à effet de serre, tout en renforçant les compétences des femmes, productrices de cette denrée.

Dans les négociations internationales sur le climat, les femmes tiennent une place importante, puisqu’elles font partie des 9 groupes de la société civile ayant le statut d’observateur lors des « COP ». Ce groupe, qui s’appelle Women and Gender Constituency, a collaboré avec le WECF pour récompenser un projet qui oeuvre à la fois à la promotion du genre et à l’élaboration de solutions face au dérèglement climatique. C’est dans ce cadre, que le projet d’Univers-Sel reçoit cette année le prix Solutions Genre et Climat ; prix qui offre à l’association un accompagnement technique d’un an pour le projet récompensé, ainsi qu’une invitation à la COP25 afin de participer à la réception de ce prix et à des ateliers de travail et de partage d’expériences.

Quel est l’objectif du projet récompensé ?

Habituellement, pour produire le sel dans les mangroves de Guinée Bissau, les productrices grattent la surface des terres salées qui sont ensuite filtrées à l’eau de mer. La saumure ainsi obtenue est chauffée sur le feu (sel ignigène) pour en extraire le sel. Cette méthode consomme entre 2.5 et 3 tonnes de bois pour produire 1 tonne de sel, nécessite la présence d’une personne en continu pour surveiller la cuisson, est pénible de par les fumées constantes produites par la combustion du bois, émet des gaz à effet de serre, et participe à la déforestation. En remplacement, la technique proposée est simple : au lieu d’utiliser le bois de chauffe pour faire cristalliser le sel, les saumures sont disposées sur des bâches de 10m² où l’évaporation se fait de manière naturelle sous l’effet du soleil et du vent. C’est ce qu’on appelle la saliculture solaire.

Ainsi, les productrices gagnent environ 30% du temps de travail lors de la phase de production et elles n’ont plus la nécessité de couper ou d’acheter du bois. De plus, aucun bois n’est brûlé lors de la production, ce qui compense largement le coût environnemental des bâches (des recherches sont menées par ailleurs pour pouvoir à terme se passer des bâches). Enfin, les femmes sont accompagnées tout au long de l’année dans l’optimisation des techniques au travers de formations et de visites d’échange sur des sites du pays et de la sous-région.

Qui est Univers-Sel ?

L’association Univers-Sel, une ONG créée par les paludiers de Guérande, et qui existe grâce à leur savoir-faire séculaire dans la production de sel et la gestion de l’eau. L’ONG locale grandit, petit à petit.

Univers-Sel trouve ses origines dans un voyage de paludiers au Bénin en 1989. Au travers d’une rencontre avec d’autres producteurs de sel béninois, le désir de partager les savoir-faire pour enrichir les pratiques des uns et des autres est apparu. Deux ans plus tard, en 1991, l’association Univers-Sel est née.

Univers-Sel est une association de Solidarité Internationale qui œuvre pour la sauvegarde et le développement de l’agriculture paysanne dans les pays du Sud, en travaillant sur la production du sel, mais aussi celle du riz. Elle accompagne les producteurs qui le souhaitent à développer des techniques de production plus soutenables et qui améliorent leur qualité de vie (augmentation de la productivité et des revenus, diminution de la pénibilité). Ainsi, Univers-Sel a travaillé 10 ans au Bénin, 20 ans en Guinée Conakry, 3 ans en Mauritanie et effectué de plusieurs expertises comme au Sénégal, à Madagascar ou encore aux Philippines. Depuis 2018, l’ONG guérandaise a quasiment doublé de taille et atteint maintenant 17 salariés répartis en France et en Guinée Bissau. Elle travaille sur deux projets en Guinée Bissau, et bientôt trois en 2020 avec le lancement d’un nouveau projet au Sénégal.

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