Retour sur l’AG 2025 de la CRESS et la Rencontre régionale de l’ESS

ESS – ESS en Pays de la Loire

AG de la CRESS 2025 à Sablé-sur-Sarthe - Vote

Jeudi 12 juin, direction Sablé-sur-Sarthe où la CRESS des Pays de la Loire a organisé son temps fort associatif annuel. Au programme : une assemblée générale ordinaire et extraordinaire puis la Rencontre Régionale de l’ESS sur les coopérations.

Le temps de l’assemblée générale

Assemblée générale ordinaire

Cette AG sarthoise a été ouverte par Bertrand Langevin, directeur du CEAS 72 et Cathy Bataille, Présidente du Club ESS du Pays du Mans (directrice de Carbur’Pera) qui ont annoncé la fusion du CEAS 72 et du Club ESS pour répondre à deux enjeux : la mutualisation de leurs moyens et la clarification de leurs activités. Puis, ils ont rappelé à l’assemblée présente les spécificités de leur territoire où l’ESS représente 13 % de l’emploi.

Gilles CAVÉ, Président de la CRESS, a poursuivit avec son rapport moral et d’orientations qui comprenait un message adressé aux structures et réseaux de l’ESS :

Dans le contexte économique et social difficile que nous vivons actuellement, nous n’avons pas non plus manqué d’attaques politiques. Pourtant le rapport du CGE sur les CRESS confirme la nécessité de notre action en région. Nous avons une fenêtre de tir avec la consultation nationale sur la stratégie de l’ESS, demandée par l’Union Européenne, qui aura lieu le 8 juillet prochain. A toutes celles et ceux qui ont été sollicités pour y participer, il est essentiel que vous y soyez pour porter la voix des structures de l’ESS.

Ensuite, les différents points statutaires ont été présentés par des membres du conseil d’administration. Avant les activités 2024 et les perspectives 2025, un focus a été fait sur les bonnes pratiques internes de la CRESS et le tout nouveau site de la CRESS a été dévoilé.

L’ordre du jour de l’assemblée générale ordinaire a été ponctué par la présentation des nouveaux adhérents :

Pour découvrir quelques-unes de ses activités, les adhérents et partenaires ont déambulé entre les différentes missions de la CRESS pour échanger avec l’équipe salariée. Un moment fortement apprécié, autant par l’équipe salariée que les participants, pour en apprendre davantage sur les actions menées et à venir.

Assemblée générale extraordinaire

Cette année, une assemblée générale extraordinaire a clôturée la matinée. À l’ordre du jour, la révision des statuts de la CRESS. Cette démarche répond à différents enjeux et objectifs :

  • Une démarche nationale d’harmonisation des statuts des CRESS a eu lieu à partir de 2015. En Pays de la Loire, elle a été mise en œuvre en 2017, suivie en 2019 d’une révision statutaire pour simplification
  • Depuis 2020, le CNCRESS n’existe plus et les CRESS adhèrent à ESS France, cela devait être modifié dans les statuts des CRESS. De plus, de nombreuses CRESS ont modifié leurs statuts depuis 2015 et une nouvelle harmonisation était nécessaire 
  • Des statuts types des CRESS ont été votés en CA d’ESS France, avec pour objectif une déclinaison dans chaque région. Des parties sont non modifiables et d’autres laissées à la liberté des CRESS dans le respect des principes communs
  • Nous en avons également profité pour intégrer des modifications propres au fonctionnement de notre CRESS.

Les nouveaux statuts seront bientôt sur le site.

La Rencontre régionale de l’ESS

Organisée par la CRESS pour le 2ème année consécutive, la Rencontre régionale de l’ESS a vocation à rassembler les acteurs et les actrices de l’ESS autour de temps de co-construction. Cette année, la rencontre avait pour thème : « la coopération, leviers et contraintes dans la période actuelle« .

La table ronde a été menée d’une main de maître par Noémie Mouret, chercheuse à Rennes 2 spécialisée sur les coopérations et co-directrice de la Coopérative IDEAL, porteuse du PTCE NOLA et de 3 tiers-lieux. Avec la participation de :

  • Énora Hamon, directrice générale adjointe de la fondation La France s’engage
  • Ziad Farhat, chargé de la vie coopérative et communication chez Enercoop Pays de la Loire et représentant des Licoornes
  • Séverine Terrom, directrice de l’association ASSIEL, Association Soins et Soutien Intercantonale Erdre et Loire (SSIAD).

Noémie Mouret a évoqué en introduction une période actuelle complexe où la question de la coopération se pose comme une solution voire un désir mais qui peut aussi être vécue comme une contrainte​.

Comment, dans la période que l’on traverse, on fait de la coopération un instrument émancipateur et non le contraire ?​

Les échanges entre les participants étaient nuancés et inspirants. Les mots-clés de cette table-ronde : changement, émancipation, temps long, complexité, lien social, mutualisation, devenir plus fort. Retrouvez quelques extraits des échanges :

La coopération est liée à la gouvernance. La vie coopérative prend du temps. Ce n’est pas évident mais cela permet de prendre des décisions fortes.

Exemple des SSIAD (service de soin infirmier à domicile) qui ont l’obligation de se rapprocher des SAD (services à domiciles). Pour ne pas subir ce rapprochement, nous avons décidé de passer « en mode projet », tel un partenariat entre une entreprise et une association.

Il faut faire preuve de créativité pour coopérer quand l’argent n’est pas là.

Le cadre légal favorise en général les projets privés lucratifs.

Pour la question du changement d’échelle, si on discute bien pour favoriser les coopérations, pour ne pas se retrouver à faire d’ingérence, pour accompagner les structures à s’implanter et répondre à un réel besoin, cela demande également du temps.

La Coopérative IDEAL est un outil de mutualisation en zone rurale s’inspirant du modèle des CUMA.

Pour coopérer, il faut un outillage spécifique et concret.

Les PTCE et les tiers-lieux sont des espaces de coopération.

Pour répondre aux enjeux écologiques, sociaux et économiques, il faut trouver un équilibre entre le court terme et le long terme. Les réponses en urgence, sans stratégie, n’ont pas leur place sur le temps long. Pour faire ensemble, pour mieux mutualiser, il faut savoir ce que l’on veut à long terme avant de tout changer. ​

La coopération n’est pas une solution magique, nous ne sommes pas dans un temps politique très favorable pour travailler sur un autre modèle économique. Cependant sans coopération ça ne marche pas non plus.​

Coopérer permet de résister, ensemble on est plus fort.

​Guillaume Garot, Député de la Mayenne et Conseiller régional, nous a fait l’honneur de sa présence et à est intervenu à la fin de la table-ronde pour exprimer son soutien à l’ESS.

Pour finir, un atelier « boule de neige » a permis à l’ensemble des personnes présentes d’échanger en groupe et de formuler des propositions de plaidoyer en faveur de la coopération et de l’ESS. Affaire à suivre …

Merci aux adhérents et partenaires de la CRESS pour leur participation à ce temps fédérateur de l’ESS en Pays de la Loire !

​​