ESS - Lutte contre le sexisme dans l'ESS

Depuis plusieurs années, la parole des femmes se libère peu à peu et place les inégalités entre les femmes et les hommes au cœur du débat public.

L’égalité, une valeur de l’ESS

Dans l’Économie Sociale et Solidaire, l’égalité entre toutes et tous est une des valeurs socles réunissant les différents types d’organisations appartenant à ce mode d’entreprendre. De nombreuses structures, notamment associatives mais pas seulement, travaillent quotidiennement sur la lutte contre les discriminations, en particulier sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Des inégalités persistantes dans l’ESS

Pour autant, lorsque l’on regarde les chiffres produits par l’Observatoire de l’ESS, de nombreuses inégalités persistent dans le monde de l’ESS, que ce soit entre salarié·es ou parmi les instances dirigeantes.

Concernant les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes dans l’ESS, analysées par la CRESS des Pays de la Loire dans Objectif 50/50, plusieurs points ressortent fortement :

L’ESS n’est pas une économie mixte, puisque les femmes représentent 67 % des salariées de l’ESS en région. Dans les associations, les mutuelles et les fondations, cette part dépasse même les 70 %.
Certains secteurs d’activité sont encore davantage déséquilibrés en termes de représentation femmes – hommes, puisque les femmes occupent plus de 70 % des emplois dans la santé humaine, l’action sociale, l’enseignement ou encore le secteur de l’hébergement – restauration. À contrario, elles représentent moins de 60 % des effectifs dans les sports et loisirs, les services aux entreprises ou encore dans les activités financières et d’assurance. Pour autant, on observe une progression dans l’ESS en région : la part des métiers mixtes a augmenté de 3 points en 5 ans.
Dans l’ESS, en Pays de la Loire, 45 % des femmes sont à temps partiel, alors que 24 % des hommes le sont. 73% des salariées en CDD sont des femmes, alors qu’elles représentent 67 % des effectifs. Tous métiers confondus, les femmes représentent 75 % des CDD à temps partiel. Certains métiers cumulent ces situations de précarité (aides à domicile, agentes de service hospitaliers, animatrices socio-culturelles…).
12 % des femmes sont cadres dans l’ESS ligérienne, 21 % des hommes le sont. Un homme a donc près de deux fois plus de chances d’être cadre qu’une femme.
Toutes situations confondues, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 19 % dans l’ESS dans notre région. Ces écarts évoluent selon l’âge des salariés : moins de 5 % d’écart chez les moins de 30 ans, entre 15 et 20 % pour les 30-50 ans et plus de 25 % pour les plus de 50 ans.

Les femmes pâtissent donc de nombreuses inégalités professionnelles et l’Économie Sociale et Solidaire n’est pas épargnée par ce constat.

Les engagements de la CRESS

Depuis 2017, la CRESS des Pays de la Loire est engagée dans la lutte contre le sexisme et a la volonté de rendre plus visibles les femmes dans l’ESS et plus largement dans la société. Ces engagements se traduisent sur différents niveaux d’intervention et plans d’actions :

Un engagement politique : réécriture des statuts de la CRESS avec l’obligation de présenter des binômes femmes/hommes dans les candidatures au CA, signature et participation au Plan d’Action Régional pour l’Entrepreneuriat des Femmes aux côtés de la Région, de l’État et de la BPI, engagement de la CRESS dans le réseau de la ville non-sexiste piloté par la Ville de Nantes, etc.
Un rôle de sensibilisation et de valorisation de la place des femmes dans l’ESS : mise en place d’un groupe de travail réunissant des adhérents et adhérentes volontaires, pour travailler sur un plan d’action commun, organisation d’événements régionaux (tables-rondes, ateliers de partages, fresque du sexisme… ), participation à des événements départementaux, publication de données sur les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes dans l’ESS, publications de portraits de femmes entrepreneuses dans l’ESS, etc.